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LA TRANSITION

 

Ou la collapsologie positive

  • Photo du rédacteurEric Magré

Energie et transport : Ordres de grandeur et évolutions

Nous avons aujourd’hui l’impression que tout peut être obtenu en restant devant son clavier et en passant des commandes sur l’ensemble de la planète. Ceci est dû à l’extraordinaire mobilité de notre civilisation qui cache une évolution exponentielle. Pour l’illustrer, un européen parcourait en moyenne :

· 1 500 km/an en 1850

· 4 500 km/an en 1950

· 18 000 km/an en 2000

· Et il parcourrait probablement 40 000 km/an (le tour de la Terre) en 2050 si nous ne prenons pas en compte la déplétion des ressources.

Aujourd’hui, le transport dépend en quasi-totalité des énergies fossiles.

Les hydrocarbures se raréfiant, d’autres énergies vont être explorées voire développées. La méthanation, par exemple, qui conduit à recycler nos déchets déjà produits, peut-être une piste, au moins transitoire. Les biocarburants, s’ils semblent de prime abord être une bonne solution sont en réalité une fausse bonne idée. En effet, la surface de culture nécessaire à la production de biocarburant est très importante, et dans une période ou l’alimentation de la population devient difficile, la totalité de la surface cultivable sera affectée préférentiellement à la production de nourriture.

La première des conséquences de la limitation des transports va être de contracter les distances d’approvisionnement : le fameux circuit court qui commence à être sur toutes les lèvres.


Pour cela, on va pouvoir recourir aux vélos et dérivés sur des courtes distances, ce qui est aussi un bien pour la santé des individus, et à la traction hippomobile (qui pourra être à assistance électrique, ce qui fera l’objet d’un prochain article) sur de plus longues distances ou pour des charges plus lourdes.




Pour les plus longues distances, le recours aux transports en communs sera systématique (le train par exemple qui est aujourd’hui le moyen de transport le moins énergivore). Le transport fluvial devrait également se développer. Sur les liaisons entre les continents, les navires solaires ou à voile devraient supplanter les avions qui auront du mal à survivre à une limitation drastique des ressources en hydrocarbures.

Quoi qu’il en soit, si le véhicule du futur devra être plus léger, plus durable et plus économe, il n’en demeure pas moins que nous devrons totalement changer nos habitudes de déplacement et notre rapport aux véhicules.

Avant de considérer un cas concret, il est intéressant de se fixer quelques ordres de grandeur :

1kWh d’énergie permet :

· De faire fondre 1Kg de glace

· De rouler 1 à 2 km en voiture ou 200m en camion

· De transporter une personne en avion sur 1 ou 2 km

· De faire fonctionner un frigo de classe 1 pendant 2 jours

· D’éclairer une maison pendant une soirée

Sur 6kWh consommés dans le monde :

· 1kWh correspond à de l’électricité

· 2kWh servent au transport

· 3kWh servent à produire du chaud ou du froid

Prenons maintenant un cas concret :

Si vous travaillez à 25 km de votre domicile, vous devez parcourir 50 km par jour en voiture. Vous consommerez donc environ 80 kWh / jour. Sur 230 jours par an, cela représente 18 400 kWh

Or, une maison relativement ancienne chauffée au fioul et habitants trois personnes, va consommer environ 5 000 kWh/an et 1000 litres de fioul. La densité énergétique du fioul est d’environ 10 kWh par litre, ce qui nous fait une consommation d’environ 9 500 kWh par an pour le chauffage. Notre habitat pour trois personnes consomme donc environ 14 500 kWh par an, soit moins que les trajets que vous faites pour aller au travail tous les jours.

Si vous êtes deux à travailler dans votre foyer, sans compter les trajets à vers l’école, les courses, les vacances etc. vous consommerez 2,5 fois plus d’énergie en vous déplaçant qu’en restant chez vous.

Le télétravail est donc réellement un enjeu pour les prochaines années.

Voilà qui donne à réfléchir sur nos futurs modes de transport et de travail dans notre société de demain, que l’on souhaite plus résiliente aux changements qui se préparent. Vous pouvez retrouver cet article dans son contexte et comprendre le cheminement qui a amené à ces quelques lignes dans le livre LA TRANSITION.

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